Neo-Strategie-Mondiale

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Le FMI ou fond monétaire internationale

  

Le Fonds monétaire international (FMI) est une institution internationale regroupant 188 pays, dont le rôle est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté1 ». Le FMI a ainsi pour fonction d'assurer la stabilité du système monétaire international (SMI) et la gestion des crises monétaires et financières. Pour cela, il fournit des crédits aux pays qui connaissent des difficultés financières mettant en péril l'organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier (banques, marchés financiers) ou les flux d'échanges de commerce international avec les autres pays. Lors d'une crise financière, pour éviter qu’un pays ne fasse « défaut » (c’est-à-dire que ce pays ne puisse plus rembourser ses créanciers, voire ne plus payer ses dépenses courantes), le FMI lui prête de l’argent le temps que la confiance des agents économiques revienne. Le FMI conditionne l’obtention de prêts à la mise en place de certaines réformes économiques visant de manière générale à améliorer la gestion des finances publiques et une croissance économique équilibrée à long terme. L’institution a été créée en 1944 et devait à l’origine garantir la stabilité du système monétaire international, dont l’écroulement après le krach de 1929 avait eu des effets catastrophiques sur l’économie mondiale. Après 1976 et la disparition d’un système de change fixe, le FMI a hérité d’un nouveau rôle face aux problèmes d’endettement des pays en développement et à certaines crises financières.

 

 

 

 

Mondialisation, quand le FMI fabrique la misère

 

 

 

Critiques du FMI

Vote en rapport à la puissance économique et partialité[modifier]

Les États-Unis sont le contributeur principal du FMI, et possèdent ainsi 16,79 % des droits de vote10,11. L'Union européenne possède 32,1 % des droits de vote10. Les 10 premiers pays, qui représentent plus de 50 % du PIB mondial, ont la majorité des droits de vote alors que le FMI compte 185 pays membres. Ce qui fait dire aux détracteurs du FMI qu'il est un instrument au service des grands pays, qui financeraient le FMI pour imposer les vues économiques de l'organisation sur les pays qui choisissent d’avoir recours aux financements du FMI. Ce système de vote censitaire est critiqué, notamment par les tenants de la « mondialisation démocratique »[réf. souhaitée].

Selon une règle tacite, le directeur du FMI est un européen12 (l’Europe se choisit un candidat susceptible de recueillir l'approbation du conseil d’administration), alors que le président de la Banque mondiale est un américain12. Certains dirigeants despays en développement s'insurgent contre cette pratique, tels l'ancien président de la Commission de l'Union africaine Alpha Oumar Konaré qui voudrait y mettre un terme13. Elle est également critiquée par le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, qui estime que ce système de sélection est également injuste envers les autres grands pays du monde tels le Brésil, l'Inde ou la Chine14.

La répartition des droits de vote pose pour certains la question de l'équité du FMI : dans La Grande Désillusion, l'économiste américain Joseph Stiglitz fait par exemple du FMI une institution au service de son principal actionnaire, les États-Unis. Sa critique met régulièrement en lumière la partialité du FMI qui risque d'entraîner le déclin de cette institution : « si l'analyse des déséquilibres mondiaux par le FMI n'est pas équitable, si le Fonds n'identifie pas les États-Unis comme étant le principal coupable, s'il ne concentre pas son attention sur la nécessité de réduire le déficit budgétaire américain par des impôts plus élevés pour les citoyens les plus riches et de dépenses plus faibles en matière de défense, la pertinence du FMI risque fort de décliner au cours du xxie siècle15 ».

Inadéquation des méthodes d'analyse et faillite de la mission de surveillance

Un rapport indépendant rédigé par une équipe du Bureau indépendant d'évaluation du FMI (BIE) concernant la période (2004-2007) qui a précédé la crise financière et économique mondiale16 a pointé du doigt l'incapacité du FMI à prévoir la crise durant ces années. Le rapport souligne que pendant cette période le « message constamment répété fut celui d'un optimisme permanent » et que le FMI a partagé l'idée alors répandue « qu'une crise majeure dans les grands pays industriels était peu probable ». Jusqu'aux premières heures de la crise et encore en avril 2007, le « message du FMI... présentait un contexte économique international favorable ». Le FMI n'aurait accordé que peu d'attention à la dégradation du bilan des secteurs financiers, aux liens éventuels entre politique monétaire et déséquilibres mondiaux, ainsi qu'à l'expansion du crédit. Le FMI n'a pas perçu les principales composantes sous-jacentes de la crise en gestation.

Aux États-Unis, il n'a pas analysé la dégradation des normes d'octroi des financements hypothécaires, ni le risque que cette situation faisait porter aux institutions financières et « resté optimiste quant à la propension de la titrisation à diluer les risques ». En février 2006, le Programme d'évaluation du secteur financier (PESF) traitant du Royaume-Uni affirme que « les portefeuilles de crédit hypothécaire des banques ne semblent pas présenter une source de vulnérabilité directe majeure ». Pour l'Islande, dont la croissance du secteur bancaire passait de 100% du PIB à 1000% en 2003, la surveillance du FMI « a notoirement failli à signaler les dangers d'un système bancaire surdimensionné ». En 2007, les rapports du FMI affirment que « les perspectives à moyen terme de l'Islande restent enviables ». Le FMI a au contraire salué les « innovations financières » et a recommandé à d'autres pays avancés d'utiliser les mêmes méthodes que les États-Unis et le Royaume-Uni. Dans cette optique, le FMI critique en 2006 l'Allemagne et le Canada. Pour ce dernier, il précisait que « les stratégies timorées du système bancaire canadien donnent des rendements d'actifs beaucoup plus faibles qu'aux États-Unis ». Les conseils du FMI pour ces pays ont précisément été axées contre les [« entraves structurelles dont certaines ont contribué à protéger ces pays des facteurs qui ont déclenché la crise »17.

Si l'édition du printemps 2008 du Rapport sur la stabilité financière dans le monde (GFSR) signalait que de grandes institutions financières pourraient avoir des problèmes de solvabilité, durant l'été 2008, le FMI « affirmait avec plus d'assurance que la crise avait été maîtrisée ». En mai 2008, Dominique Strauss-Kahn affirme depuis Bruxelles, au sujet du secteur financier : « Les pires nouvelles sont derrière nous18 ».

Le rapport du BIE explique l'incapacité du FMI à identifier les risques et à donner des avertissements par différents facteurs:

  • des méthodes d'analyse incomplètes et un « degré élevé de pensée doctrinaire. »
  • l'opinion dominante que « l'autorégulation des marchés suffirait à écarter tout problème majeur des institutions financières. »
  • le lien insuffisant entre l'analyse macroéconomique et celle du secteur financier.
  • les lacunes de la gouvernance interne.

Politique considérée néfaste pour les pays en développement

Les critiques adressées au FMI ont pour source la plupart des organisations altermondialistes et proviennent également d'économistes réputés libéraux (tels que Milton Friedman) ou de la Banque mondiale. Elles considèrent que les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage momentané des pays du tiers monde qui les acceptent, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d'intervention de ces États, ce qui les empêcherait de mieux régler leurs problèmes. L'argument principal se base sur le fait que le FMI préconise les mêmes recommandations économiques et globalement les mêmes plans d'ajustement structurel (essentiellement des privatisations et des ouvertures du marché intérieur) à tout pays demandeur d'aide, sans analyser en profondeur la structure de chacun. Sur la base du « Consensus de Washington », il préconiserait le plus souvent une plus grande ouverture aux capitaux, aux services et biens mondiaux, la privatisation des entreprises publiques ainsi que l'austérité budgétaire. On peut prendre comme exemple l'Argentine, qui était considérée comme un pays modèle par le FMI (pour avoir suivi à la lettre ses recommandations), mais qui a connu une grave crise économique en 2001, entraînant le chaos (avec cinq présidents en dix jours en 2001).[réf. nécessaire]

Protestation contre le FMI et la Banque mondiale à Jakarta en 2004

À ce sujet, l'américain Joseph E. Stiglitz a développé ces critiques, notamment sur la période 1990-2000, dans son livre La Grande Désillusion (2002). Au sujet de l'intervention du FMI dans les pays asiatiques, notamment l'Indonésiel'économiste libéral Milton Friedman, a même déclaré que « sans le FMI, il n'y aurait pas le problème de l'Asie. Il y aurait peut-être des cas isolés, comme la Thaïlande, mais [qu']il n'y aurait pas une si grande crise à travers l'Asie »[réf. nécessaire]. La direction de la Banque mondiale s'est également montrée distante par rapport à la position du FMI et a renforcé l'impression que les deux institutions ne parlent plus systématiquement d'une même voix. M. James Wolfensohn neuvième président de la Banque mondiale, dans son discours du 6 octobre 1998, a déclaré « qu'il souhaiterait que les programmes de sauvetage financier attachent plus d'importance aux préoccupations sociales (comme le chômage) et que le FMI insistait trop en revanche sur la stabilisation des monnaies ».

Dans son livre The Globalisation of Poverty19, Michel Chossudovsky impute au FMI l'éclatement de la fédération yougoslave, qui «est directement relié au programme de restructuration macro-économique imposé au gouvernement de Belgrade par ses créanciers de l'extérieur. Adopté en plusieurs étapes depuis 1980, ce programme a contribué à déclencher l'effondrement de l'économie nationale qui a mené à la désintégration du secteur industriel et au démantèlement graduel de l'État providence. Les tendances séparatistes alimentées par les divisions sociales et ethniques ont justement pris leur élan pendant une période d'appauvrissement brutal de la population yougoslave20. »

Les populations peuvent être très critiques face aux politiques d'ajustement structurel (PAS). Par exemple, la population sénégalaise ne comprend pas pourquoi ce pays a dû privatiser tant ses chemins de fer, ce qui a abouti à la suppression de la ligne, que son Office national vétérinaire, mesure conduisant à l'élévation des prix des produits vétérinaires, entraînant un développement des épidémies et des parasites et aboutissant à décimer des troupeaux, abaisser la qualité sanitaire des animaux, et empêchant les exportations du bétail.[réf. nécessaire] La situation en Guinée et au Ghana21 est sensiblement la même. En Mauritanie, la suppression de la propriété collective traditionnelle de la terre a entraîné une concentration de la propriété foncière dans les mains de transnationales agroalimentaires.[réf. nécessaire]

 

Enfin, le FMI a subi un second revers en Amérique Latine, notamment en Argentine, dont le président Néstor Kirchner a rééchelonné unilatéralement la dette avec les créanciers privés, tout en escamotant 75 % de celle-ci. Après avoir retrouvé dès2003 d'importants taux de croissance (autour de 9 %), elle a finalement décidé en 2005 le remboursement total de sa dette de façon anticipée prévue normalement en 2007, afin d'éviter l'étranglement de son économie par les intérêts, ce qui avait conduit à la crise financière selon Néstor Kirchner. Avec le remboursement de sa dette de 9,6 milliards de dollars au FMI, « L'Argentine commence à construire son indépendance », a dit M. Kirchner22. Le FMI s'est félicité du remboursement intégral de la dette de l'Argentine.

Critique des conditionnalités dites d'ajustement structurel

Les critiques pensent que les conditions négociées avec le FMI, une entité supranationale, sous forme de plans d'ajustement structurel limitent la souveraineté des économies nationales en encadrant certains aspects de la politique de l'État.

Ils critiquent aussi l'impact de ces plans sur l'économie. De leur point de vue, l'action sur les salaires diminue d'autant le pouvoir d'achat nominal, la privatisation des entreprises publiques réduit la capacité de l'État à intervenir. De plus l'augmentation des importations mettrait souvent à mal les économies locales des systèmes de production traditionnels.

Selon eux, certains de ces plans, en entravant la réforme des terres agricoles tout en incitant à accroître le commerce des denrées agricoles, seraient parmi les causes des flux migratoires vers les villes, de l'extension des bidonvilles et de la pauvreté et de l'émigration vers les pays du Nord.[réf. nécessaire]

Ces plans sont aussi tenus pour responsables de la stagnation économique qui a frappé certains des pays qui les ont appliqués. Par exemple, la suppression ou la diminution des aides publiques pour l'éducation aurait dans certains pays handicapé la formation et nuit à la croissance. De même, des suppressions de programmes de santé auraient laissé le SIDA dévaster des populations, ainsi que l'économie en décimant la main-d’œuvre.[réf. nécessaire]

Les retraits de pays

  • La Pologne s'est retirée du FMI en 1950 sous la pression de l'URSS, avant d'y revenir en 1986.
  • La Tchécoslovaquie a été forcée de se retirer en 1954, avant d'y revenir en 1990.
  • Cuba s'est retiré en 1964.
  • L'Indonésie s'est retirée pendant deux ans, de 1965 à 1967.
  • Le 1er mai 2007, le président du VenezuelaHugo Chavez, a annoncé son intention de retirer son pays de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international : « il vaut mieux que nous en sortions avant qu'on nous ait pillé23 », après avoir remboursé la dette contractée auprès du Fonds en 2006. Ses paroles n'ont pas été transcrites par des actes24.

Les pays non membres du FMI au 1er janvier 2010 sont : Andorre, la Corée du NordCuba, le LiechtensteinMonacoNauru, le Swaziland et le Vatican. Le 18 avril 2012, le Soudan du Sud a adhéré à l'Institution.

Le FMI et la Libye

Le 18 novembre 2008, le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, résume sa rencontre avec Mouammar Kadhafi : « les entretiens que nous avons eus ont témoigné de notre unité de vue sur les réalisations de la Libye et sur les principaux défis auxquels elle est confrontée. Les réformes ambitieuses des dernières années ont produit une croissance forte […] Le défi principal est de maintenir le rythme des réformes en cours visant entre autres à réduire la taille de l'État. »25

Cette analyse économique est confirmée six jours après le début des émeutes de Benghazi qui commencent la révolte du peuple libyen, le 15 février 2011. Un rapport du FMI loue la bonne gestion économique de la Libye par le colonel Kadhafi, l'encourage à « continuer d'améliorer l'économie », mentionnant son « ambitieux programme de réformes

 

 

 



03/08/2012
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