Neo-Strategie-Mondiale

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PSA demande d'aide publique

 

 

 

 

PSA Peugeot Citroën a demandé des aides publiques pour l'aider à pérenniser son usine de Sevelnord (Nord), deuxième site du groupe le plus menacé après celui d'Aulnay-sous-Bois, a-t-on appris lundi auprès de trois sources au fait du dossier.
La direction de Sevelnord, qui emploie 2.700 personnes, négocie actuellement un accord de flexibilité en échange de l'attribution à l'usine de la production d'un nouveau véhicule, vital si le site ne veut pas connaître le même sort qu'Aulnay, dont la fermeture est prévue pour 2014.
"Ils ont dit sans pudeur qu'ils demanderaient aussi des aides importantes au gouvernement", a déclaré à Reuters une des sources sous couvert d'anonymat.
"La direction du site a indiqué qu'elle avait du mal à atteindre ses objectifs en termes de coûts et qu'elle était à la recherche de compléments financiers", a dit une autre source, précisant qu'il pourrait s'agir d'aides de l'Etat mais aussi de la région.
La source n'a pas été en mesure en revanche de dire si un tel soutien ferait partie du plan automobile que le gouvernement doit présenter mercredi.
L'usine de Sevelnord craint pour son avenir depuis que Fiat a décidé de ne pas renouveler son partenariat sur place après 2017. Le site produira encore des utilitaires pour le groupe italien jusqu'en 2016, et également pour Toyota à partir de l'année prochaine. Mais au-delà de ces véhicules, l'attribution d'un modèle de nouvelle génération - nom de code K-Zéro - reste conditionnée à un accord de compétitivité avec les syndicats.
Selon deux des sources, cet accord serait sur le point d'être signé.
PSA, qui a annoncé le 12 juillet 8.000 nouvelles suppressions d'emplois en France et la fermeture de son usine d'Aulnay en 2014, a refusé de commenter ces deux informations. Un porte-parole a souligné que le point principal pour l'avenir de Sevelnord était d'aboutir à un accord avec les syndicats.
Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère du Redressement productif.
LE K-ZERO À SEVELNORD ... OU VIGO
Le projet d'accord en discussion à Sevelnord, dont Reuters a obtenu une copie, prévoit un gel des salaires pour l'ensemble du personnel en 2013 et 2014. Pour faire face aux baisses d'activité, il est envisagé aussi une mobilité accrue, qu'elle soit interne sur le site ou externe dans la région Nord-Pas-de-Calais, et une plus grande flexibilité dans les délais nécessaires pour monter une équipe en cas de surcroît de demande imprévu.
L'accord, que la direction aimerait voir signé avant la fin du mois pour une durée de cinq ans, n'entrerait en vigueur que si Sevelnord obtenait le K-Zéro, pour lequel l'usine est en concurrence avec le site de Vigo, en Espagne, où le coût du travail est inférieur d'un tiers.
PSA a annoncé lundi avoir trouvé avec Toyota le partenaire qu'il recherchait depuis l'annonce du départ de Fiat pour développer son futur programme de véhicules utilitaires.
"Il est prévu que Toyota Motor Europe participe directement au développement et aux investissements industriels relatifs à cette prochaine génération de véhicules", ont déclaré PSA et Toyota dans un communiqué commun.
Ils ont précisé qu'aucune prise de participation ni production commune ne sont envisagées dans le cadre de leur accord, dont les termes financiers n'ont pas été précisés.
A plus court terme, Sevelnord a reçu lundi une bouffée d'oxygène avec l'annonce de la production à partir du deuxième trimestre 2013 de fourgonnettes pour le compte de Toyota.
Selon le quotidien économique japonais Nikkei, PSA pourrait fournir à Toyota entre 5.000 et 10.000 véhicules par an, un volume sur lequel un porte-parole de PSA n'a pas souhaité faire de commentaire.
A l'origine le site de Sevelnord était une coentreprise entre PSA et Fiat et environ 20% de la production (19.000 unités environ) est commercialisée sous l'appellation Scudo, un utilitaire de Fiat. Le reste (75.000 exemplaires environ en 2011) l'est sous les deux marques de PSA, Peugeot et Citroën.
PSA publiera mercredi ses résultats financiers et détaillera les mesures qu'il entend prendre pour tenter d'endiguer ses pertes sur fond de chute des ventes en Europe. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a rencontré lundi le président du directoire Philippe Varin, à qui il a demandé des "engagements forts" pour limiter l'impact de son plan de restructuration sur l'emploi.

 
pour infos 

Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a vu sa rémunération quadrupler en 2010, gagnant 3,25 millions d'euros dont 1,3 million au titre de son salaire fixe et 1,65 million de rémunération variable, selon le document de référence du groupe publié mardi.

Il a également bénéficié d'une prime exceptionnelle "compte tenu des résultats particulièrement remarquables réalisés en 2010", selon ce document. En 2009, pendant la crise, le total de ses rémunérations s'était monté à 777.830 euros, sans part variable.

Les autres membres du directoire du constructeur automobile français ont touché 618.000 euros au titre de leur salaire l'an dernier, la rémunération variable allant de 519.000 à 525.000 euros. Ils ont également bénéficié d'une prime exceptionnelle de 120.000 euros chacun. Grégoire Olivier, membre du directoire basé en Asie, touche aussi une prime d'éloignement de 103.000 euros.



23/07/2012
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